dimanche 27 décembre 2009

Début d'une triste nuit.

Le temps d’une pause est arrivé, je m’offre le temps de décompresser. Je pars en voyage, avec mon cœur, là où il fait froid, là où les émotions sont extérieures. J’ai trop pleuré, j’ai trop aimé, je me suis trop longtemps attaché. Mon esprit se détache des expressions du cœur, je m’enveloppe d’une couverture pour couvrir toute ouverture… Une seule pourrait faire émerger une émotion, une impression ou même une illusion qui plongerait mon être dans un chagrin profond. Je m’empêche de penser, vide mon esprit de toutes réflexions c’est une trêve en quelques sortes, de pleurs mais aussi de bonheur. Mon visage se fige… Je suis en paix avec moi-même car fermé de l’intérieur. Les émotions sont traitres et contradictoire mais en être dépourvu doit être le pire des cauchemars, pourtant, ça me semble être une délivrance. Je hais, j’aime et j’hésite. Je console pour pleurer à mon tour. Cette pause des sentiments n’est pas en soi un tournant. C’est nécessaire à ma survie, c’est nécessaire à mon esprit. Le manque de réflexion m’ennuie profondément, je me sens vide, tel un robot, programmé mais sans défauts. Pourtant, j’en ai, pourtant j’en veux. Mes yeux se ferment, je suis fatigué, épuisé. Je ne veux plus y voir, plus rien voir. Oublié d’exister l’espace d’un instant, partir loin des sentiments. Mon corps s’endort pendant que mon esprit rêve. Une perle au goût salin se trace un chemin sur ma joue, c’est le début d’un tourment inconscient.

dimanche 4 octobre 2009

Un de plus...

Et voilà… Ce qui devait arriver arriva… Tel des inséparables tu le rejoins déjà… Le goût salin des mes pleurs m’arrive aux lèvres alors que de bons souvenirs me reviennent en mémoire. Pourquoi déjà ? C’est bien trop tôt, c’est bien trop triste… Ils nous restaient tellement à vivre… J’avais tellement à raconter. Ma gorge se sert à l’instar de mon cœur, sensation trop familière.

Mon pas, hésitant, se rythme aux grés de mes respirations saccadées pendant que j’erre dans la pièce… Une lumière semblait s’être éteinte dans mon esprit, créant une impression de vide, comme si je tombais de haut. Mon estomac se tord, je titube. Vous me manquez.

Rien que d’y penser, mon nez me pique de plus belle. Je ne suis pas le seul à être peiné de votre départ, et les savoir tristes m’arrache le semblant de sourire qui pourrait s’esquisser sur mes lèvres rougies. Vous continuerez à subsister dans mon être tant que mes souvenirs me resteront en mémoire. En quelques sortes, vous êtes à moitié mort. C’est horrible comme idée.

Je m’abandonne à mes pleurs, laissant mon esprit se calmer…

mercredi 5 août 2009

Courte lettre d'un homme à sa sorcière.


Ce n’est peut-être plus qu’une histoire. Pour le reste du monde, c’est déjà le passé… Un passé lointain…
Fil d’Ariane de mon âme, j’ai saigné devant chaque coup qu’on t’a porté comme je saigne encore aujourd’hui qu'on oublie déjà ton nom. Et mes larmes coulent encore comme celles qui ont rongé mes joues devant le brasier qui a enflammé tes flancs !Comme j’aurais voulu brûler pour toi, comme cela m’aurait été facile puisque chaque angle de moi s’était déjà consumé pour toi ! On t’a imposé au fer rouge la marque des félonnes alors que par ma peau, l’encre bleu de tes yeux avait pénétré mes veines il y a longtemps déjà. Chaque jour depuis est une peine de plus qui pèse sur ma vie… Ma vie, une suite interminable de nuit froides avec, au cœur, cet immense incendie qui s’éternise… Tellement de temps à attendre quand tu en as eu si peu. J’ai vécu pour toi… Tu as manqué à ma vie. Mais j’arrive maintenant. Je t’aime.

lundi 3 août 2009

Icare.


Voler, quelle agréable sensation que de pouvoir arpenter un monde où seul quelques uns ont pu mettre les pieds… Quelques uns ont pu sentir cette douce brise flatter les joues d’un visage heureux, attelé à un corps magnifique, humain. L’organisme le plus évolué sur terre, le seul capable de défier les dieux et de côtoyer les inaccessibles, les oiseaux. Un sentiment tellement net d’une supériorité éclatante face au commun des mortels, d’une supériorité séduisante et enivrante… Que de bonheur.

Je vénère Dédale qui dans un même temps me mène à une mort certaine et me sort de ce pétrin avec une grâce et une imagination sans pareil. Je vole ! Je plane… Je vrille et virevolte. Je glisse sur le sable chaud que la mer caresse de ses douces vagues généreusement lancées, je pose mes pieds sur la surface bleutée d’une mer infinie, l’eau, légèrement dérangée, s’écarte suite à mon passage dans un sillon gracieux. Que j’aime voler. Et cette douce chaleur délivrée par cet astre lumineux, il est si beau, si majestueux. Que ferait-on sans lui pour éclairer nos vies ? J’aimerais m’approcher, le caresser, l’admirer de plus près. Je vais vers lui bien que père me l’aie interdit. Ne vole pas trop haut ! Sinon la cire risque de fondre, libérant les plumes qui te servent à voler. Ne va pas trop bas non plus, sinon l’écume et le vent gêneront ta course. Mais père il ne faut pas se bloquer. Regarde moi, admire moi, je vole, grâce à toi ! Il ne peut rien m’arriver !! Quelques plumes se détachent comme tu l’avais dit… mais regarde je vole de plus en plus haut, je peux faire quelque chose d’exceptionnel, moi aussi ! Je me rapproche du soleil ! Etait-ce le destin qui m’avait prédit que je serais le premier homme à m’approcher du ciel ? Ha, je jubile !

Mes ailes continuent à s’affaiblir… il me reste encore nombre de mètres à parcourir. Au final, c’est peut-être bel et bien inaccessible. Je vois mes ailes qui s’effritent, et c'est la désillusion. Je bascule, je vacille… Aurais-je été aussi sot ? Je regarde mon père avec des yeux apeurés, est-ce l’orgueil qui m’y a poussé ? Je n’aurais pas du y monter.

Je jure, je me haï ! Quelle idée futile m’a donc traversé l’esprit ? Vais-je finir vainement ma vie ? La colère monte en moi comme une flamme grandissante, je brûle de désespoir… Mais c’est trop tard ! Dédale, je m’excuse, j’aurais du t’écouter, toi qui m’a considéré comme un adulte avant l’heure, je t’en remercie. Je chute de plus en plus vite, je redoute le moment où je toucherais la surface de l’eau. Père, attrape moi, aide moi ! Excuse-moi ! Je m’en veux, d’être tellement immature, d’être trop jeune, trop peu sage. Soleil toi qui me tente, qui me repousse et me punit, la mort est elle le bon châtiment pour ces désirs légitimes que sont l’apprentissage et l’affirmation ?

Je m’égare, me perd, mes yeux sont clos, mes cheveux s’éparpillant dans les zéphyrs du vent. J’abandonne le contrôle, me laisse dans les bras du destin qui m’a déjà condamné. J’ouvre une dernière fois les yeux pour contempler le ciel et son roi. Au revoir père.

dimanche 2 août 2009

Lost you... Première partie.


Les marches craquèrent sous mon pied pressé, je les enjambais une par une avant de rentrer, franc battant, dans la chambre qui était mienne. Mes cernes étaient creusées et la tristesse débordait de mon être à coups de perles chaudes ondulant sur une peau usée. Passant mon poignet sur ma joue à la manière d’un enfant épuisé, j’écartais nonchalamment cette preuve de souffrance. La pièce, plongée dans la pénombre avait une apparence apaisante et je suis resté là pendant quelques instants, à reprendre mon souffle pour stopper cette ébullition émotive.

Inspirant à fond, je pris la peine d’allumer la lumière, et je fus foudroyé d’un nouvel élan de peine… Je n’en revenais pas, je ne pouvais pas le croire ! C’était trop, trop pour moi, trop pour ce petit corps qui me servait à vivre, trop pour mon être écrasé par cette fatalité. Dans un empressement certain je courus arracher la photographie qui me rappelait son visage. Le souffle court, la gorge serrée, la photo déchiquetée entre mes paumes, je me dirigeais, tel un zombie, vers ma sortie de secours…

Le toit m’accueillit avec plaisir, laissant mes pieds, maintenant hésitants, le fouler sans réagir… Les yeux droits vers le ciel, j’observais une lune entière… Belle et surhumaine, Blafarde. Elle guidait mes pas vers l’inconnu, que je niais, que j’oubliais, tellement mes peines étaient grandes et certaines. Dans mon esprit qui me semblait bien vide, je me figurais la lune comme une déesse de la mort. Sélène, grande et froide Sélène, déesse au teint d’albâtre. Mes yeux brillèrent de mille éclats, témoins de la grandeur, ne serait-ce qu’instantanée, de cette vérité qui plane au dessus de nos têtes, qui représente un tout et qui existe depuis bien plus longtemps que nous. Qui m’envoie dans la figure et me rappelle à quel point la vie est courte. À quel point s’attacher est absurde et inutile. Un habille saut me rendit au sol et je me mis à marcher.

Je soupirais. Son visage me hantait, j’avais mal au ventre comme si mon estomac se tordait sur lui-même… Mais je n’en avais cure ! Balayant du regard un paysage doux et intimidant, je me sentis malgré tout à l’aise. Les collines s’élevaient au loin, boisées, sombres… Tandis que de longs champs s’étendaient jusqu’à leurs pieds. Moi, au milieu de tout, j’étais inexpressif… Intérieurement triste et fier.

Un feu ardent me pris au niveau des mollets et je dus m’arrêter. Les herbes hautes m’enlacèrent tendrement tandis que mes yeux se fermaient aux rares étoiles qui s’illuminaient une à une. Mon esprit, vide de toute pensée, me laissait ressentir les choses telles qu’elles étaient. Je sentais mon cœur battre, mon sang parcourir mon corps, mes poumons soulever lentement mon torse, mes yeux me piquer sous leurs couvertures sombres, mon nez frémir aux senteurs environnantes, mon enveloppe charnelle frissonner sous la brise légère qui venait caresser mes flancs, mes mollets, brulant, me rappeler la constance de mes pulsations, mes doigts toucher le sol encore empli de cette chaleur allégrement donnée par un soleil flamboyant…

Lost you... Deuxième partie.

Il se mit à bruiner et mes yeux s’ouvrirent, plein de larmes. Le vent se fit plus fort, obligeant mes vêtement à mouler mon côté harcelé par les bourrasques. Je ne savais même plus si c’était des larmes qui me coulaient sur le visage ou la pluie qui se faisait plus forte…

Je me remis sur pied et commençai à courir, sans but, vers l’avant, vers l’inconnu… Ma course, gênée par ce vent violent me fit soudain penser à la courbe ondulatoire de la vie et des sentiments dont elle est remplie… La tristesse me revint et je dus tenir ma gorge de peur qu’elle implose. Cette douleur viscérale finit par me pousser au sol, abandonné.

Une fois de plus, je relevai ma tête. Mes yeux, emplis de tristesse, distinguèrent dans la pénombre un chêne esseulé, allégorie de mon état actuel, déplaisante réalité, déplaisante destinée… Je n’en pouvais plus. Ce chêne, je le connaissais bien. C’était ici que je l’avais rencontrée, ici que nous nous étions retrouvés… Lèvres pincées et paupières closes. J’osais évoquer les souvenirs de jours heureux à ses côtés. Que de bonheur et si peu de temps pour en profiter. Je me ressaisis rapidement, et me remis debout. Mes pieds, humides de rosée parfumée, me ramenèrent sur terre mais c’est vers le ciel que mes yeux se tournèrent. Une nouvelle fois, je fixai Sélène dans toute sa splendeur. Et quelques phrases me revinrent furtivement à l’esprit ; « La vie est un fil qu’on casse » ; «Elle allait mieux mais… C’était un oiseau poursuivit par un chat » ; « Si tu es dépourvu d’aile, n’essaie pas de voler ! Fabrique-toi des ailes. ».

Mon être tout entier s’électrisa et je tressaillis, sanglotant. Mains tendues j’ombrais et soulignais les formes de son corps imaginé, pour raviver le souvenir de sa présence passée. D’une voix tremblotante, j’adressais à Sélène ces quelques mots : « Sois mon pinceau cette nuit, permets moi de la revoir, je t’en prie. ». Mes traits à peine effectués semblaient flotter dans l’air, comme inscrit dans sur une toile d’impression nocturne.

Mes prunelles avides mangèrent du regard ce corps ressuscité, l’effleurant de caresses invisibles, s’imprégnant de ses moindres contours. J’observais son corps alors que mon cœur battait de plus en plus fort, je regardais ses lèvres, ses yeux… Eux me fixaient à l’instar de deux sentinelles immobiles, crûment, impitoyablement. Comme témoins de son nouveau statut, sans vie, sans émotions.

Cette vision onirique fut bientôt soufflée par un vent l’envoyant jusqu’au ciel… Me faisant habilement comprendre que son âme me regardait, ou, du moins, me laissait le croire. Mes yeux se fermèrent et, triste mais résigné, je me dirigeais vers mon chez moi… Là où elle ne viendrait plus jamais.

Une douce brise vint calmer mes ardeurs, je n’arrivais plus à penser, plus à réfléchir, j’avançais juste, fermant mes yeux sur ma peine. Mon regard était perdu dans l’infini obscur, au delà des cimes à peine découpées dans le manteau sombre des ténèbres.

Je ne souriais pas, ne pleurais plus. Inexpressif et insensible, j’avançais vers le lendemain. Sans être sur d’être capable de vivre à nouveau. Comme si le chagrin avait fissuré mon cœur à jamais.