dimanche 2 août 2009

Lost you... Deuxième partie.

Il se mit à bruiner et mes yeux s’ouvrirent, plein de larmes. Le vent se fit plus fort, obligeant mes vêtement à mouler mon côté harcelé par les bourrasques. Je ne savais même plus si c’était des larmes qui me coulaient sur le visage ou la pluie qui se faisait plus forte…

Je me remis sur pied et commençai à courir, sans but, vers l’avant, vers l’inconnu… Ma course, gênée par ce vent violent me fit soudain penser à la courbe ondulatoire de la vie et des sentiments dont elle est remplie… La tristesse me revint et je dus tenir ma gorge de peur qu’elle implose. Cette douleur viscérale finit par me pousser au sol, abandonné.

Une fois de plus, je relevai ma tête. Mes yeux, emplis de tristesse, distinguèrent dans la pénombre un chêne esseulé, allégorie de mon état actuel, déplaisante réalité, déplaisante destinée… Je n’en pouvais plus. Ce chêne, je le connaissais bien. C’était ici que je l’avais rencontrée, ici que nous nous étions retrouvés… Lèvres pincées et paupières closes. J’osais évoquer les souvenirs de jours heureux à ses côtés. Que de bonheur et si peu de temps pour en profiter. Je me ressaisis rapidement, et me remis debout. Mes pieds, humides de rosée parfumée, me ramenèrent sur terre mais c’est vers le ciel que mes yeux se tournèrent. Une nouvelle fois, je fixai Sélène dans toute sa splendeur. Et quelques phrases me revinrent furtivement à l’esprit ; « La vie est un fil qu’on casse » ; «Elle allait mieux mais… C’était un oiseau poursuivit par un chat » ; « Si tu es dépourvu d’aile, n’essaie pas de voler ! Fabrique-toi des ailes. ».

Mon être tout entier s’électrisa et je tressaillis, sanglotant. Mains tendues j’ombrais et soulignais les formes de son corps imaginé, pour raviver le souvenir de sa présence passée. D’une voix tremblotante, j’adressais à Sélène ces quelques mots : « Sois mon pinceau cette nuit, permets moi de la revoir, je t’en prie. ». Mes traits à peine effectués semblaient flotter dans l’air, comme inscrit dans sur une toile d’impression nocturne.

Mes prunelles avides mangèrent du regard ce corps ressuscité, l’effleurant de caresses invisibles, s’imprégnant de ses moindres contours. J’observais son corps alors que mon cœur battait de plus en plus fort, je regardais ses lèvres, ses yeux… Eux me fixaient à l’instar de deux sentinelles immobiles, crûment, impitoyablement. Comme témoins de son nouveau statut, sans vie, sans émotions.

Cette vision onirique fut bientôt soufflée par un vent l’envoyant jusqu’au ciel… Me faisant habilement comprendre que son âme me regardait, ou, du moins, me laissait le croire. Mes yeux se fermèrent et, triste mais résigné, je me dirigeais vers mon chez moi… Là où elle ne viendrait plus jamais.

Une douce brise vint calmer mes ardeurs, je n’arrivais plus à penser, plus à réfléchir, j’avançais juste, fermant mes yeux sur ma peine. Mon regard était perdu dans l’infini obscur, au delà des cimes à peine découpées dans le manteau sombre des ténèbres.

Je ne souriais pas, ne pleurais plus. Inexpressif et insensible, j’avançais vers le lendemain. Sans être sur d’être capable de vivre à nouveau. Comme si le chagrin avait fissuré mon cœur à jamais.

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