lundi 3 août 2009

Icare.


Voler, quelle agréable sensation que de pouvoir arpenter un monde où seul quelques uns ont pu mettre les pieds… Quelques uns ont pu sentir cette douce brise flatter les joues d’un visage heureux, attelé à un corps magnifique, humain. L’organisme le plus évolué sur terre, le seul capable de défier les dieux et de côtoyer les inaccessibles, les oiseaux. Un sentiment tellement net d’une supériorité éclatante face au commun des mortels, d’une supériorité séduisante et enivrante… Que de bonheur.

Je vénère Dédale qui dans un même temps me mène à une mort certaine et me sort de ce pétrin avec une grâce et une imagination sans pareil. Je vole ! Je plane… Je vrille et virevolte. Je glisse sur le sable chaud que la mer caresse de ses douces vagues généreusement lancées, je pose mes pieds sur la surface bleutée d’une mer infinie, l’eau, légèrement dérangée, s’écarte suite à mon passage dans un sillon gracieux. Que j’aime voler. Et cette douce chaleur délivrée par cet astre lumineux, il est si beau, si majestueux. Que ferait-on sans lui pour éclairer nos vies ? J’aimerais m’approcher, le caresser, l’admirer de plus près. Je vais vers lui bien que père me l’aie interdit. Ne vole pas trop haut ! Sinon la cire risque de fondre, libérant les plumes qui te servent à voler. Ne va pas trop bas non plus, sinon l’écume et le vent gêneront ta course. Mais père il ne faut pas se bloquer. Regarde moi, admire moi, je vole, grâce à toi ! Il ne peut rien m’arriver !! Quelques plumes se détachent comme tu l’avais dit… mais regarde je vole de plus en plus haut, je peux faire quelque chose d’exceptionnel, moi aussi ! Je me rapproche du soleil ! Etait-ce le destin qui m’avait prédit que je serais le premier homme à m’approcher du ciel ? Ha, je jubile !

Mes ailes continuent à s’affaiblir… il me reste encore nombre de mètres à parcourir. Au final, c’est peut-être bel et bien inaccessible. Je vois mes ailes qui s’effritent, et c'est la désillusion. Je bascule, je vacille… Aurais-je été aussi sot ? Je regarde mon père avec des yeux apeurés, est-ce l’orgueil qui m’y a poussé ? Je n’aurais pas du y monter.

Je jure, je me haï ! Quelle idée futile m’a donc traversé l’esprit ? Vais-je finir vainement ma vie ? La colère monte en moi comme une flamme grandissante, je brûle de désespoir… Mais c’est trop tard ! Dédale, je m’excuse, j’aurais du t’écouter, toi qui m’a considéré comme un adulte avant l’heure, je t’en remercie. Je chute de plus en plus vite, je redoute le moment où je toucherais la surface de l’eau. Père, attrape moi, aide moi ! Excuse-moi ! Je m’en veux, d’être tellement immature, d’être trop jeune, trop peu sage. Soleil toi qui me tente, qui me repousse et me punit, la mort est elle le bon châtiment pour ces désirs légitimes que sont l’apprentissage et l’affirmation ?

Je m’égare, me perd, mes yeux sont clos, mes cheveux s’éparpillant dans les zéphyrs du vent. J’abandonne le contrôle, me laisse dans les bras du destin qui m’a déjà condamné. J’ouvre une dernière fois les yeux pour contempler le ciel et son roi. Au revoir père.

2 commentaires:

  1. C'est vachement triste :'(
    Ca me fait trop penser à mon frère

    Kristi'n

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  2. bah euh gg ça ponce . . .
    Nan mdr plus sérieusement c'est plutôt sympa moi qui ait horreur de la lecture, ça ce lit assez bien, la bétise humaine est vraiment divertissante ^^. Et pour bien coller à ma propre personnalité je dirai simplement, /love les pauvres qui se font des ailes en cire plutôt que d'acheter un avion, olol kikoolol mort aux pauvres ! ! !

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