samedi 13 novembre 2010

Silence.



Même le soleil semblait m’éviter… Le ciel était sombre, sans réelle vigueur ou envie. J’étais simplement assis sur mon petit banc de pierre. La triste nouvelle m’était tombée dessus comme une masse inattendue et inévitable. J’avais l’impression qu’on avait retiré une partie de moi, une partie de ma joie, de ma vie, et de mon avenir. Seuls les silences régnaient… Oui, les silences, c’est exactement le terme qu’il fallait leur donner. Tout d’abord, il avait le vide, l’attendu, le néant… Le calme… Cette impression de chute, sans bruit.. De vacillement constant, le froid qui s’engouffrait dans mes vêtements, qui chatouillait mon être sans ménagement. Puis, s’ajoutant merveilleusement à cette impression de vide, le bruissement des feuilles agitées par le vent qui sifflait aussi contre les structures de pierres. En union avec cette symphonie de calme et de silence apparent, il y avait le son amer du ramassage des feuilles, celles-là qui tombaient une à une dans des tourbillons gracieux. Les arbres se mettaient à nu, comme toujours en automne. Je n’avais même pas envie de pleurer, juste de savourer, ou de subir ce vide. Mes yeux se levèrent lentement lorsqu’il me sembla entendre un son différent des autres dans ce débat silencieux. J’ai cherché vainement l’origine de ce doux bruit durant quelques secondes, avant de soupirer lourdement.

« Nathan », semblait susurrer le vent à mon oreille. Mon sourire se fit plus triste qu’il ne l’était alors… Puis, quelque chose se posa tendrement sur mon épaule et me tira de ma rêverie. J’eu l’impression que mes yeux, à cet instant, furent ouvert pour la première fois de ma vie. Devant moi, un ange habillé de rouge, m’observant de ses yeux bleus… un ange au sourire magnifique et au regard doux et apaisant. Les larmes me montèrent aux yeux, un sentiment intense de bonheur éphémère m’étreignit le cœur. J’en avais le souffle court, incapable de parler. Je n’étais pas seul, je n’étais plus seul. « Tu vas bien mon ange ? » Sembla chantonner la silhouette divine. Oui, en cet instant j’allais bien, conscient de mon amour, j’étais aux anges. Mais c’était aussi un sentiment qu’ils ne connaîtraient plus jamais, eux. Mon pas se fit lourd lorsque la sonnerie annonçant la reprise des cours résonna. Je la suivis en retombant dans le silence inconscient, tout en réfléchissant à cette fleur sur l’horizon et à cet homme sur la lune, attendant son âme sœur.

On éclot, on vit son temps tout en s’étiolant… Puis on s’éteint. Voilà ce qu’est la vie et les épreuves dont elle est réellement faite. Certes, on peut être contenté par certaines choses, ressentir un bonheur immense qui nous électrifie le corps ou alors connaître la déception, ressentir son propre malheur jusqu’au plus profond de notre âme. Mais, une chose est sur, on s’accommode bien de cette triste vie, on la voit défiler, sans savoir l’arrêter, comme des mannequins s’accaparant enfin cette existence, à l’usure, bien sur.

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